Entraîneur-adjoint de la sélection mauritanienne et DTN adjoint de la fédération, Ahmed Aït-Ouarab vit depuis 2018 une aventure exceptionnelle sur le continent africain. Entretien avec un coach devenu aujourd’hui un véritable homme à tout faire.
Comment a démarré votre carrière d’entraîneur ?
J’ai terminé ma carrière de joueur à Bergerac en CFA2, après un parcours professionnel. À ce moment-là le club œuvrait beaucoup pour la reconversion des joueurs et c’est comme ça que je me suis lancé finalement. J’ai coaché les jeunes (U14, U17, U19) et ce fut une expérience très enrichissante, une sorte de laboratoire qui m’a permis de passer mes diplômes et de pouvoir progresser dans cette fonction.
Vous êtes ensuite de retour sur Lyon où vous rejoignez le club de Lyon Duchère AS.
Je suis originaire de Lyon et je voulais effectivement retrouver cette région qui est riche en termes de football. J’ai rapidement créé une relation avec Karim Mokeddem qui m’a proposé ensuite de devenir son adjoint à La Duchère en N2. J’étais ravi, d’autant plus que nous montons en N1 directement la première année. Je garde donc un an mon poste à l’étage du dessus avant de quitter le club suite à des petits désaccords.
C’est alors que l’UNFP vous propose un poste d’adjoint pour le stage. Un réel tournant ?
Effectivement, le directeur de l’UNFP m’appelle pour travailler avec Serge Romano sur le stage qui accueille les joueurs à la recherche d’un club. On vit vraiment des moments sympas avec notamment quelques matchs amicaux de prestige. Puis, à la fin de l’été, Corentin Martins, le sélectionneur de la Mauritanie, contacte l’UNFP et son directeur Pascal Bollini pour trouver un adjoint. À ce moment-là, on lui souffle mon nom et je n’hésite pas une seconde à saisir cette magnifique opportunité.
« Cette embauche est une vraie avancée »
Dès votre prise de fonction, vous vivez d’ailleurs une première historique avec cette sélection.
Oui, je démarre l’aventure mauritanienne en septembre 2018, au début de la campagne de qualification pour la Coupe D’Afrique des Nations 2019 et nous parvenons à nous qualifier pour la phase finale du tournoi au mois de novembre, pour la première fois de l’histoire du pays ! Nous avons même réédité cet exploit récemment en se qualifiant de nouveau pour la prochaine édition qui aura lieu en 2022 au Cameroun.
En plus de ce poste de sélectionneur adjoint, vous occupez aussi celui de DTN adjoint ?
C’est exact. Il y a un an, le président de la fédération m’a proposé un contrat avec le Ministère des Sports afin de devenir l’adjoint de Gérard Buscher à la DTN, toujours en parallèle de ma mission avec la sélection. Cette embauche est une vraie avancée pour la fédération qui dispose aujourd’hui de moyens plutôt modestes. Le président est ambitieux et dynamique et ce poste m’oblige aussi à toucher à tout. C’est une vraie richesse.
Quelles sont donc vos nouvelles missions ?
J’accompagne désormais les sélections de jeunes sur l’analyse vidéo, partie dont je suis aussi en charge avec les A. Je m’occupe de tout ce qui est scouting des expatriés en France et en Europe. Jusqu’à mon arrivée, il n’y avait pas de joueurs mauritaniens évoluant hors du pays dans les sélections car personne n’avait fait la démarche de les répertorier, les contacter et les suivre. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Enfin, j’ai en charge également toute la formation des éducateurs et la mise en forme des contenus. Humainement, c’est quelque chose d’extraordinaire à vivre tant le poste répertorie des fonctions diverses et variées, des tâches administratives aux tâches techniques.