Expatrié depuis de nombreuses années, Matthieu Delcroix n’en finit plus de (re)découvrir le monde et de suivre ses origines. Après avoir exercé pendant près de 10 ans en Nouvelle-Calédonie, le voilà désormais aux États-Unis. Rencontre.
Matthieu, vous avez un parcours d’entraîneur déjà bien rempli. Racontez-nous votre trajectoire depuis vos débuts à Toulouse.
J’ai commencé à l’âge de 17 ans dans la région de Toulouse donc, au Toulouse Montaudran FC exactement. C’est un club qui a beaucoup compté pour moi. J’y ai entraîné toutes les catégories et développé ma passion pour le coaching. Entre temps, j’ai passé mes diplômes d’entraîneur jusqu’au BE. J’ai aussi eu en charge des jeunes au Toulouse Fontaines Club et à l’US Endoume. Par la suite, je suis parti en Nouvelle-Calédonie pour intégrer la Fédération en tant que responsable des jeunes. J’ai vécu toute mon enfance là-bas donc ce fut un peu un retour aux sources (rires). Je suis devenu CDFA pour la FFF de 2011 à 2019 en même temps que j’encadrais une Section Sportive et que j’entraînais les sélections U17 et U20 (filles et garçons). J’ai passé de superbes moments sur l’île, sur tous les plans. C’est aussi là que j’ai compris que l’aspect culturel et environnemental doit être pris en compte dans le football.
Pourquoi avoir choisi ensuite les États-Unis ?
J’ai toujours eu envie de découvrir ce pays car j’y suis né et que je possède la double nationalité. Cette volonté, combinée avec l’envie de relever un nouveau challenge m’a poussé à entamer des démarches auprès de clubs américains. J’ai bénéficié de l’aide d’un ami sur place qui a été un peu mon « guide ». Le système américain est différent de celui en France et il est important de connaître ses rouages au départ. En Août 2019, j’ai rejoint le club du Salvo Soccer Club, dans le Minnesota, passant ainsi d’un climat tropical d’une île du Pacifiques aux rudes hivers du Midwest.
Quel(s) rôle(s) remplissez-vous aujourd’hui, presque deux ans après votre arrivée ?
J’entraîne deux équipes de filles : les U15 et les U16. C’est assez courant ici de coacher plusieurs catégories. Nous jouons au plus haut niveau de l’État et participons à des compétitions « inter-états ». C’est là où je me suis rendu compte que le pays est vraiment immense. Je donne aussi un coup de main sur l’École de Foot et participe aux réflexions sur la structuration du club et le projet de jeu commun. C’est très enrichissant d’être au contact de tous les acteurs.
Que pouvez-vous envisager à l’avenir ?
J’avance pas à pas pour me familiariser avec le contexte et perfectionner la langue. Le Covid a aussi frappé ici et le soccer reprend petit à petit ses droits. Il est vrai qu’entraîner dans une académie de la MLS ou un club de haut-niveau amateur est un objectif intéressant tout comme la possibilité d’intégrer un staff dans un rôle de formateur pour les éducateurs ou de responsable d’un pôle. Aux États-Unis, il y a beaucoup d’opportunités si l’on s’en donne les moyens. Pour la saison prochaine, j’ai le plaisir de rejoindre le staff d’un club en Californie, le BREAKERS FC, en tant qu’entraîneur de jeunes dans le championnat MLS NEXT. L’idée serait aussi de participer à la structuration de ce club avec les techniciens.
Comment avez-vous découvert l’UNECATEF ?
J’en ai entendu parler lorsque j’étais CDFA. Nous avons suivi des interventions du syndicat lors de séminaires. Ces dernières étaient très intéressantes et allaient surtout dans le sens des entraîneurs et des cadres techniques. En y adhérant, cela me permet aussi de conserver un lien avec la France et surtout de pouvoir être aidé et conseillé dès qu’il le faut.