À la tête des Éléphants de la Côte d’Ivoire depuis mars 2020, Patrice Beaumelle poursuit son aventure africaine. À l’aube d’une année 2022 qui pourrait être passionnante, l’homme de 43 ans s’épanouit. Entretien.
Sélectionneur de la Côte d’Ivoire, est-ce le défi le plus excitant de votre carrière d’entraîneur ?
Oui, très certainement. Être à la tête des Éléphants est un défi permanent puisque je dirige des grands joueurs. Il y a beaucoup de plaisir et autant de pression. Mais c’est aussi pour ces raisons qu’on fait ce métier. Je prends cette expérience comme une étape de plus dans ma carrière. J’ai déjà relevé pas mal de défis et connu beaucoup de choses depuis 14 années que j’exerce sur le continent africain.
Qu’est-ce qui vous impressionne dans le football africain ?
Sans hésitation, l’engouement qui existe pour le foot. J’ai travaillé en Zambie, en Angola, en Algérie, au Maroc. Dans tous ces pays, le football est une religion. On y joue, on le regarde, on l’aime. C’est un sport qui permet à la population africaine de se réaliser et de s’accomplir. Dans chaque pays, le foot est pratiqué, que ce soit dans les clubs ou des académies, mais aussi de façon totalement anarchique dans la rue. De cette masse, ressort toujours l’élite. Je peux vous dire qu’il y a pas mal de génies parmi eux !
A quoi ressemble votre quotidien de sélectionneur ?
Je vis au pays depuis ma signature. Je dispose d’un bureau à la Fédération à Abidjan. Lorsque je n’ai pas de missions sur le terrain, j’essaie de m’imprégner du football local en assistant à des matchs de championnats ou des tournois de quartier. Je travaille également avec les joueurs locaux et la sélection A’. Je suis le football féminin. Il est important de toucher à tout. Ajouté à cela, la collaboration avec le DTN et le suivi de plus de 200 joueurs à travers toute la planète pour le staff. Il y a beaucoup de travail au quotidien.
« Participer à la CAN et au mondial en 2022 »
Quelles sont les différences avec le rôle d’adjoint ?
Dans le football moderne, l’un ne va pas sans l’autre. J’ai appréhendé les fonctions d’adjoint pendant de nombreuses années donc je suis bien placé pour le savoir. L’adjoint travaille dans l’ombre et le numéro 1 dans la lumière. Ce sont deux postes différents mais qui me passionnent. Cela m’a permis d’avoir plusieurs cordes à mon arc, avec le passage de nombreux diplômes pour tout maîtriser (préparation physique, gardiens de but, vidéo…). Qu’est ce qui est plus entraînant que de maîtriser plusieurs fonctions et de driver un staff entier en parlant la même « langue » ? En tout cas, je suis très heureux de ce qui m’arrive aujourd’hui. Je ne me vois vraiment pas faire autre chose qu’entraîneur de football.
Comment envisagez-vous l’avenir à la tête de la sélection ?
Cela fait bientôt deux ans que je suis en poste. Nous sommes invaincus depuis un an, en course pour nous qualifier pour la CAN et pour les play-offs qualificatifs pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Nous voulons participer à ces deux compétitions. J’espère que nous serons au rendez-vous. Si tel est le cas, l’année 2022 s’annoncera chargée.