À la tête de la section féminine du RC Lens, Sarah M’Barek construit le projet du club nordiste qui vise la montée en Division 1.
Il y a un an et demi, pourquoi avez-vous accepté la proposition du RC Lens de prendre la tête de la section féminines ?
Je devais quitter Djibouti (elle dirigeait la sélection féminine, NDLR) pour des raisons sanitaires. Je suis greffée du rein et c’était compliqué de faire venir mon traitement. La situation devenait dangereuse pour moi. Le RCL, qui venait d’absorber Arras, m’a présentée son projet de restructuration de la section féminine tout en dirigeant l’équipe première. Il est solide, avec des valeurs et une vraie volonté de réaliser quelque chose de grand.
Ce rôle de manager vous correspond…
Je ne recherchais pas ça à la base mais quand on regarde mon parcours, on constate des similitudes. J’aime bâtir et m’inscrire dans l’histoire d’un club. A Montpellier et Guingamp, ce fut déjà le cas.
En quoi consiste le projet du RC Lens ?
L’objectif est de monter en Division 1 et de s’y installer dans le Top 5. Au niveau du club, je restructure également la formation. On a récupéré l’école de foot d’Arras, un vivier étoffé mais manquant de qualité. Les éducateurs ont pour mission d’attirer les meilleurs joueuses locales à travers un réseau de clubs partenaires. Enfin, le volet scolaire s’avère primordial avec notre propre sport-études.
Surprise par l’engouement des supporters
Le RCL accorde une grande attention à la section féminines ?
Oui. On s’entraîne à la Gaillette, on fait partie de la vie du club. Le président Joseph Oughourlian affiche beaucoup d’ambition et de conviction. Même si le personnage est différent, je lui vois des points communs avec Loulou Nicollin qui ressentait un amour du foot féminin. Ils partagent la même volonté de diffuser une belle image.
Et les supporters suivent…
Je connaissais Bollaert mais leur engouement m’a surprise. Je n’avais jamais ressenti ça. Ici, les supporters vivent pour leur club. On accueille de plus en plus de public lors de nos matchs.
Vous êtes l’une des rares femmes détentrices du BEPF. Est-ce une fierté ?
Je suis entraîneure depuis l’âge de 28 ans. Le BEPF récompense mon investissement et ma carrière dans le football. J’ai tellement bossé !
L’UNECATEF a-t-il compté dans votre parcours ?
Énormément. Djibouti reste une expérience très riche humainement et sportivement. Mais quand il a fallu partir, les raisons médicales n’étaient pas prévues dans mon contrat. Le service juridique m’a aidée pour apaiser la situation. L’UNECATEF a toujours été d’une grande écoute et un soutien précieux.