Après 4 années passées à Beyrouth au sein de l’Athletico SC, premier club partenaire à l’étranger de l’Olympique Lyonnais, Stéphane D’Urbano souhaite donner un nouvel élan à sa carrière. Échange avec un homme qui restera marqué à vie par son expérience au Moyen-Orient.
Que retiendrez-vous de cette expérience ?
Énormément de positif, surtout au niveau humain et relationnel. J’ai eu la chance d’atterrir dans un club et un pays assez incroyables, avec une très grande culture. C’est très différent de ce que nous connaissons en Europe car plusieurs religions se partagent le territoire. Mais c’est aussi ce qui fait que le Liban est super enrichissant. Au niveau sportif, il a fallu justement que je m’adapte à toute cette diversité pour réussir dans mon job. Ce que je retiens également, c’est l’accueil que les gens m’ont réservé et ce que j’ai pu partager avec eux pendant tout ce temps. Ils ont toujours été à mes côtés pendant 4 ans, je n’ai connu aucun souci. Ce fut vraiment une expérience magnifique.
Sportivement, quelles sont les principales différences par rapport à ce que vous avez connu en France ?
C’est difficile de comparer, surtout que la France est une top nation au niveau de la formation des jeunes. La différence se situe essentiellement au niveau de l’organisation et de la structuration des clubs, même si cela a évolué dans le bon sens depuis 2017. Par exemple, lorsque je suis arrivé, seuls trois coachs au club étaient diplômés d’une vraie formation. Il a donc fallu remédier à cela pour enseigner du mieux possible. En revanche, une chose ne change pas : la ferveur qu’il y a autour du football, que ce soit au niveau des joueurs, des entraîneurs, des dirigeants… Les compétitions sont bien moins structurées aussi, même si la fédération organise de nouveau des championnats depuis 2, 3 ans. Enfin, il n’existe pas non plus de règles officielles et claires concernant les structures d’entraînement. Chacun travaille comme il l’entend
« Je souhaite retrouver un poste à l’étranger »
En quoi consistait exactement votre rôle au sein du club ?
J’occupais le poste de Directeur technique du centre de formation avec trois missions importantes : la formation des entraîneurs, celle des joueurs et les relations avec l’étranger. Réunions techniques, suivi des coachs pour leurs diplômes, mise en place de programmations annuelles précises et cadrées pour les séances terrains afin de favoriser la progression des joueurs, création et entretien des liens avec les clubs étrangers, notamment afin de pouvoir leur montrer nos joueurs les plus talentueux, tel était mon quotidien pendant 4 ans. Tout ce travail a porté ses fruits puisqu’en 2019, nous avons été élu meilleur centre de formation du Liban et nous avons obtenu en 2021 le Label asiatique certifiant notre centre de formation comme professionnel. Nous sommes le premier club du pays et du Moyen-Orient à obtenir cette reconnaissance. C’est un très bel accomplissement.
De quoi sera désormais fait votre avenir ?
À l’heure actuelle, je ne le sais pas. Je continue mes recherches. J’ai quelques contacts mais avec la situation sanitaire actuelle et les frontières fermées, il n’est pas simple de pouvoir obtenir un contrat. Je souhaite retrouver un poste à l’étranger car j’ai vraiment adoré cette expérience au Liban et le fait de sortir de la France. Que ce soit une équipe professionnelle, un centre de formation, je suis ouvert à toutes propositions et n’ai aucune préférence quant à la destination dans le monde. Puis si jamais je dois revenir en France, je le ferai sans aucun problème.