Responsable technique et entraîneur des U17 nationaux du Pays d’Aix Football Club, Johan Roubault nous explique comment il met à profit cette période compliquée pour conserver du lien avec ses joueurs et dirigeants tout en préparant minutieusement la saison prochaine.
La FFF a entériné tous les championnats de jeunes. Comment vous positionnez-vous par rapport à cette décision ?
Nous aurions tous souhaité reprendre et aller au bout mais vu les conditions sanitaires, cette décision me semble logique et pleine de bon sens. La problématique réside plus dans les modalités d’accession et de relégations. La décision « idéale » n’existe pas et il faut donc prendre acte de la position du COMEX et la respecter même si je peux comprendre certains clubs « pénalisés ». Je pense surtout que la réflexion doit être plus générale sur le football amateur pour le faire progresser économiquement et au niveau de l’organisation des compétitions. Suite à l’arrêt des championnats de jeunes, les décisions ont été prises pour favoriser le mérite et je pense que cela sera bénéfique.
Comment conseillez-vous vos joueurs en cette période ?
On s’adapte pour essayer d’optimiser la situation. Garder un rythme de vie et une organisation qui correspond à chacun est une première étape. Cette période est aussi propice à la réflexion en tant que personne, sportif et joueur de football. Pouvoir faire un bilan est toujours positif. Il est important également de conserver du lien social. À mon niveau, j’ai créé un groupe de partage entre le staff et les joueurs avec plusieurs objectifs : maintenir la dynamique de groupe, proposer des programmes d’entretien individuels et collectifs, des défis, de l’analyse vidéo ainsi qu’une planification mentale comportant différentes thématiques. Restez en éveil et connectés me paraît primordial.
Sans la pratique du football, à quoi ressemblent désormais les semaines ?
Nous nous sommes adaptés au confinement en développant plusieurs axes de travail, malgré les incertitudes. Paradoxalement, la situation nous donne peut-être l’opportunité de pouvoir échanger davantage sur certains points. Dans un premier temps, nous avons lancé un audit approfondi auprès des éducateurs et dirigeants du club concernant notre projet dans le but de définir avec précision les axes d’amélioration et l’organigramme. Côté méthodologie, nous menons une réflexion précise et qualitative sur le plan de formation de nos joueurs avec les responsables des pôles. Bien sûr, nous en profitons aussi pour se projeter sur la saison à venir et les effectifs. Pour faciliter ces échanges-là, nous utilisons une plateforme collaborative qui nous permet de piloter tous les projets et ainsi optimiser la collaboration de toutes les composantes du club. Le but étant d’améliorer l’organisation de notre structure et préparer l’après-crise puisque cette dernière aura un impact sur la société et donc le football amateur.
En tant qu’entraîneur, qu’est-ce qui vous manque le plus ?
Animer une séance que l’on a conçue. Je crois beaucoup en l’entraînement car c’est ce moment qui fait progresser les joueurs et l’équipe. Les relations humaines manquent aussi, celles que l’on peut avoir avec les joueurs, le staff, tous les échanges sur la vie de groupe, les séances, la compétition et plus généralement la conception du football