Bien que Didier Deschamps et Hervé Renard (Arabie Saoudite) soient les deux seuls sélectionneurs français engagés à la Coupe du monde qui débutera le 20 novembre prochain, d’autres tricolores seront présents au sein des staffs étrangers. C’est le cas notamment de Noureddine Bouachera (Sénégal) et Laurent Bonadei (Arabie Saoudite).
“Demandez à Didier Deschamps s’il préfère avoir cinq semaines de préparation et se priver de MBappé et Benzema ou bien seulement une semaine et les avoir ? Nous, on a choisi 5 semaines…” Dans un grand éclat de rire mi-taquin mi-sérieux, Laurent Bonadei pose toute la problématique de cette Coupe du Monde au Qatar. Les grandes nations, composées des meilleurs joueurs évoluant en Europe, se trouvent dans une configuration inédite à l’orée de la com- pétition. Le technicien français, adjoint de Hervé Renard le sélectionneur de l’Arabie Saoudite, n’a pas ce problème car “100 % de nos internationaux évoluent dans le championnat local”.
Un constat qui offre le luxe de programmer un rassemblement de plus d’un mois avec en prime six matchs de prépa- ration pour le voisin du pays hôte du Mondial. Ce ne sera pas de trop pour l’Arabie Saoudite tombé dans un groupe avec l’Argentine, la Pologne et le Mexique! Présent aux côtés de Hervé Renard depuis l’été 2019, Laurent Bonadei (52 ans), passé par les centres de formation du Paris Saint-Germain et de l’OGC Nice, mesure les limites mais aussi les capacités de cette nation richissime qui compte seulement 175 clubs pour 35 millions d’habitants. “C’est un pays de foot avec un gros potentiel”, assure le technicien qui y vit à temps plein pour observer chaque week-end les joueurs. “Le joueur saoudien est endurant, technique et fait preuve d’un bon sens du jeu. Physiquement, en revanche, on ne dispose pas de gros profil… Nous sommes attentifs à l’évolution des jeunes car il y a une bonne génération avec une vraie marge de progression.
La venue de Nasser Larguet entre dans ce cadre.” L’ex-directeur du centre de formation de l’OM a été nommé directeur technique national. “Le grand axe de progression se situe à la formation, la préformation et post-formation. On tente d’inculquer la culture du travail et le professionnalisme.” Et Laurent Bonadei de citer un exemple: “Notre capitaine Salman Al-Faraj est un joueur exceptionnel qui pourrait évoluer dans les plus grands clubs européens, mais il n’a signé sa première licence qu’à 17 ans! Al-Hilal l’a repéré lorsqu’il jouait dans la rue! S’il avait débuté à 13-14 ans, il aurait un autre bagage…”