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Nasser Daineche, de la Pologne à la Centrafrique

 À 39 ans, et après une carrière de joueur professionnel bien remplie, Nasser Daineche est aujourd’hui responsable de la préparation athlétique et de la nutrition auprès de la sélection centrafricaine. Une trajectoire inédite pour un technicien qui ne cesse de vouloir apprendre. Rencontre.

 Quel est votre rôle au sein de cette sélection nationale de Centrafrique ?

Je suis entraîneur adjoint de François Zahoui, le sélectionneur, en charge de la préparation physique et de la nutrition. En Afrique, il est souvent difficile d’avoir un bon équilibre alimentaire et j’essaye donc de faire comprendre aux joueurs que c’est important pour la prévention des blessures et la performance. On remarque que les équipes avec le moins de blessés vont souvent le plus loin dans les compétitions. J’apporte donc mon expérience et mes connaissances dans ce domaine. Je prépare des menus en fonction des carences de chacun, de l’état de fatigue également. Je planifie tout cela pour que les joueurs soient dans les meilleures dispositions. Je partage aussi beaucoup avec les autres lors de séminaires ou réunions pour sensibiliser tout le monde à cet enjeu.

Comment l’opportunité de travailler là-bas s’est-elle présentée ?

J’ai été contacté par le « directeur sportif » de la sélection. Je m’occupe aussi de la prépa et du suivi nutrition des U19 nationaux du FC Istres, avec dans l’effectif un joueur centrafricain. C’est comme ça que nous avons été mis en contact puis le discours et la façon de voir le foot de François Zahoui m’ont tout de suite plu. Il fut surtout enchanté par mes compétences en nutrition car, pour avoir entraîné plusieurs sélections du continent, ce dernier connaît très bien les problèmes liés à l’alimentation. J’ai la chance de posséder plusieurs cordes à mon arc et ma venue lui permettait de compléter son staff.

Transmettre et être à l’écoute

Quand avez-vous décidé de donner cette direction à votre après-carrière ?

J’ai arrêté de jouer en 2015 et j’ai immédiatement rejoint les sections jeunes du FC Martigues, mon club formateur. Puis, je suis parti en Angleterre où j’ai eu l’opportunité de suivre « en immersion » au sein du club de Porsmouth. C’est pendant cette période que la fibre d’entraîneur m’est venue, et plus particulièrement celle de la préparation physique, car je suis issu de l’athlétisme. J’ai ensuite suivi Selim Benachour en D2 polonaise l’espace d’une saison ou j’occupais les fonctions d’entraîneur des défenseurs et de prépa athlétique avant donc de rejoindre le FC Istres avec les jeunes et la sélection de Centrafrique. Cela me plaît de continuer avec les jeunes car j’arrive à transmettre et à être à l’écoute. Je crois que mon expérience de joueur influe là-dessus et que les garçons sont aussi attentifs à tout ce que je peux leur apporter.

Qu’est-ce qu’il vous attend dans les prochains mois ?

Je vais certainement finir de passer mon BEF au sein de la Ligue Paris Île-de-France et tenter d’obtenir un diplôme universitaire en préparation mentale. Pour moi, l’aspect mental et la nutrition seront deux facteurs clés très importants de la performance dans les années à venir. Ils sont d’ailleurs de plus en plus en vogue et je suis persuadé que les clubs et les structures seront très demandeurs prochainement. Je vais aussi continuer à m’occuper individuellement de certains sportifs d’élite qui reviennent de blessure et qui me sollicitent pour se remettre en forme. Enfin, Au niveau plus « football », j’interviendrai toujours auprès des U19 du FC Istres tout en entamant début septembre les qualifications pour la coupe du Monde 2022 avec la République Centrafricaine.

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