Bien que Didier Deschamps et Hervé Renard (Arabie Saoudite) soient les deux seuls sélectionneurs français engagés à la Coupe du monde qui débutera le 20 novembre prochain, d’autres tricolores seront présents au sein des staffs étrangers. C’est le cas notamment de Noureddine Bouachera (Sénégal) et Laurent Bonadei (Arabie Saoudite).
Le natif de Marseille a intégré le staff du Sénégal en novembre 2020. Passé par Libourne, Troyes et Strasbourg avant de faire le tour du monde entre Mauritanie, Chine et Angleterre, Noureddine Bouachera a répondu à l’appel d’Aliou Cissé, le sélectionneur, il y a deux ans. Depuis, il rejoint le staff lors de chaque rassemblement et fera partie intégrante de l’aventure au Qatar. Mais le travail du technicien de 54 ans s’apparente à un temps plein depuis la France. Entraîneur adjoint en charge de l’analyse de la performance, il suit l’évolution de tous les Lions de la Teranga. “Une soixantaine de joueurs à superviser chaque week-end! J’analyse leur situation, leur position, leur temps de jeu, les blessures… explique l’intéressé.
Mon rôle consiste à compiler un maximum d’informations en vue de nos réunions en visio.” Une mission ô combien importante avant une compétition qui ne ressemblera à aucune autre. “Nous allons récupérer le groupe le 15 novembre pour un premier match le 21, sans aucune préparation! Mais nous avons l’expérience de la dernière Coupe d’Afrique des Nations perturbée par de nombreux cas de Covid…” Des aléas qui n’avaient pas empêché le Sénégal de remporter la compétition au Cameroun. “La difficulté cette fois se trouvera dans les disparités entre nos joueurs. Certains vont enchaîner les matchs, notamment ceux qui participent à la Ligue des champions, quand d’autres ne joueront quasiment pas dans leur club…
Pour le staff, il s’agira de les accompagner au mieux pour créer un groupe homogène.” Et d’ajouter: “Nous réalisons une analyse systémique avec une multitude d’éléments mis bout à bout. Il n’y a pas qu’une analyse tactique ou la préparation physique. La vie de groupe, les automatismes, savoir fédérer sont des éléments au moins aussi importants.” Quelle pierre apporte Noureddine Bouachera dans cet édifice si fragile? “Je dois me montrer précis en apportant des éléments suffisants pour trouver la faille mais sans noyer d’informations le sélectionneur ou les joueurs. Par exemple, je décrypte l’adversaire direct en tenant compte de la qualité de notre joueur qui va évoluer dans sa zone. Je donne les points forts et les points faibles tout en insistant sur nos qualités.” Le champion d’Afrique, tombé dans le groupe du pays organisateur avec l’Equateur et les Pays-Bas, aborde la coupe du monde “avec ambition car les joueurs veulent entrer dans l’histoire du Sénégal”.
Le technicien tricolore, lui, connaîtra son premier Mondial après avoir vécu des Jeux olympiques dans le staff de la sélection féminine de Chine, à Rio en 2014. “Mais ce n’est pas le sommet de ma carrière. Je suis encore jeune !”