SO ROMORANTIN / NIMES

Yann Lachuer : « Le manque de perspectives impacte la motivation et le mental des joueurs »

Entraineur du SO Romorantin depuis trois saisons, l’ancien joueur professionnel, Yann Lachuer, revient sur la période particulière que connaissent les clubs amateurs et semi-professionnels, comme le sien, évoluant en National 2.

Comment gérez-vous ce second confinement avec votre équipe du SO Romorantin ?

Il faut tout d’abord savoir que l’on avait déjà été arrêté avant ce confinement. On a eu des cas de Covid-19 révélés une heure avant notre match contre Bergerac le 10 octobre. S’en est suivie une semaine d’isolement avant de reprendre l’entrainement pendant dix jours, pour jouer à Angoulême en championnat et contre Dreux en Coupe de France, le 28 octobre, soit la veille de l’annonce du deuxième confinement. On a donc suivi les décisions ministérielles avec d’abord 3-4 jours de repos, puis nous avons commencé un nouveau programme faisant avec la situation.

Quel était ce programme ?

Nous alternions chaque jour entre du travail de renforcement musculaire en visio et des ateliers terrain. Il y en avait trois différents tenus par mes deux adjoints et moi-même, avec de la course, de la technique ou de la finition, par exemple, et les joueurs se succédaient par trois.On a également organisé un cross en binôme, que l’on a appelé le « footathlon ». Les joueurs étaient par deux alternant course et gestes techniques à réaliser. A chaque échec : 200 mètres de pénalité. Les joueurs n’étaient jamais en contact ensemble. On avait la chance d’avoir un stade municipal ouvert aux scolaires et donc la possibilité d’utiliser les terrains sans accès aux vestiaires. Ça nous permettait de contrôler un minimum, d’être en lien avec le groupe.

Avez-vous pu reprendre l’entraînement collectif suite à l’autorisation faite par la FFF le 6 novembre ?

Oui, nous avons la chance d’avoir une majorité de joueurs sous contrats fédéraux et donc d’entrer dans les critères posés par la FFF. On a presque repris normalement, excepté qu’il n’est pas possible pour nous de faire d’oppositions, ayant un effectif réduit. Mais on a l’avantage de s’entrainer, de continuer à faire notre métier, donc on ne se plaint pas.

Le manque de visibilité sur la suite du championnat complique-t-il votre travail au quotidien ?

Complètement. C’est d’ailleurs ce qui est le plus difficile. On a noté, avec mon staff, une petite baisse d’engagement et de concentration car nos joueurs n’ont pas de perspectives bien précises. Ça impacte forcément sur le plan mental, sur le plan de la concentration, de la motivation. Inconsciemment, ça joue. Mais on essaie de compenser le manque de compétition par des défis à l’entrainement, en réalisant des classements à la semaine. On fait comme on peut.

Partager l'article
Partager l'article