Entraîneur adjoint du FC Cincinnati en MLS, Yoann Damet vit à fond son « rêve américain ». Le technicien de 29 ans, soucieux de laisser son empreinte partout où il passe, nous raconte comment son parcours l’a mené ici.
Yoann, comment en êtes-vous arrivé à devenir entraîneur en chef du FC Cincinnati ? J’ai commencé à entraîner à 16 ans et passé rapidement mes premiers diplômes fédéraux tout en suivant la filière STAPS, à Dijon. J’ai fait mes classes dans les équipes de jeunes et à différents niveaux (AS Beaune, Jura Sud, Dijon FCO) avant de m’envoler pour le Canada, à l’Académie de l’Impact de Montréal. Là, après 3 saisons, le coach du FC Cincinnati, alors en D2 à l’époque, m’a contacté pour me proposer de l’accompagner. L’opportunité d’entrainer en pro, dans une autre langue et au sein d’un club ambitieux qui souhaitaient aller en MLS, ne se refusait pas… Alors j’ai foncé.
La suite vous a donné raison. En effet, nous avons eu la chance de remporter la saison régulière, en 2018, et donc de découvrir la MLS depuis cette année ! Une première difficile sportivement, au point que l’entraîneur a été licencié. C’est donc moi qui ai assuré l’intérim pendant 3 mois. Les dirigeants m’ont témoigné une réelle confiance. Après avoir prolongé mon bail, je suis désormais de retour en tant qu’entraineur adjoint où je continue à m’impliquer dans le développement du club. « Gagner n’est pas une philosophie à proprement parler »
Vous avez l’image d’un jeune entraîneur « bâtisseur ». Etes-vous d’accord avec cela ? Oui, j’ai toujours opté pour de vrais projets où, plus que les résultats, c’est la manière de les atteindre qui importe. Élargir mes connaissances, mettre en place un savoir-faire, des stratégies, une méthodologie, un style de jeu et m’impliquer dans le développement d’un projet sont pour moi de grandes sources de motivation.
Le résultat est pour vous secondaire ? Je ne dirais pas ça. Simplement, vouloir gagner n’est pas une philosophie à proprement parler, sinon tout le monde aurait la même ! C’est la manière de le faire qui importe. Bâtir un projet permet d’avoir une ligne directrice, une cohérence et de laisser derrière soi un héritage. J’ai eu cette opportunité avec l’Académie de Montréal et je suis très heureux de le faire désormais à Cincinnati avec l’équipe première.
Quels sont les objectifs que vous vous fixez à court terme avec votre équipe ? Le club a l’objectif de se servir de cette saison qui touche à sa fin comme d’un apprentissage pour poursuivre son projet. L’idée est de se forger une identité de jeu forte et proactive, où le travail et l’humilité sont des valeurs prédominantes. L’Académie doit aussi prendre une place importante et alimenter, à terme, la première équipe. Pour rappel, le club n’a été créé qu’il y a 4 ans et a très vite rejoint l’élite. Nous en sommes encore à consolider ses fondations sur lesquelles bâtir les succès futurs.